Décembre 2008

Le programme FLAM en sursis ?

Grève des recrutés locaux à l’ambassade de France à Dublin

Grèce: notre élue Chantal Picharles témoigne

« Rehaussement » sélectif et droits de l’homme

La France brade son réseau culturel à l’étranger, par Odile Quirot

Alors qu’un rapport sénatorial met en question l’efficacité de l’action culturelle française à l’étranger, on annonce des restrictions budgétaires pour 2009: la coupe est pleinepar Dominique Wolton
Rien de va plus au Quai-d’Orsay, dans l’organisation de son réseau culturel à l’étranger, incomparable maillage de centres culturels, d’Alliances françaises, d’instituts français et d’établissements scolaires à travers le monde dont l’action sur le terrain est peu connue tant elle est peu mise en valeur. Or voici qu’une réforme préparée à la va-vite se profile tandis que l’utilité des centres et des instituts était récemment contestée par un récent rapport sénatorial (du senateur UMP de la Haute-Loire Adrien Gouteyron). En 2009, les budgets seraient réduits de 13% à 35%, alors que l’Allemagne annonce une augmentation de l’ordre de 7,5% de son budget pour son action culturelle à l’étranger.
Au lieu de réfléchir à une politique européenne, on ferme des centres au coup par coup en Europe, centres qui, avant la chute du mur de Berlin, furent de hauts lieux de repérage de jeunes talents, d’échange et de formation des élites – artistes, archéologues ou scientifiques. Quant au réseau des 269 lycées français à l étranger, son financement est ébranlé par la coûteuse promesse du président de la République d’instaurer la gratuité d’inscription pour les étudiants français. Et sans augmentation de subventions à la clé. Décision qui fait craindre une désaffection des étudiants étrangers. Autant de décisions qui révoltent Dominique Wolton, chercheur au CNRS et auteur de «Demain la francophonie».

Né en 1947, Dominique Wolton est directeur de l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS, et de la revue « Hermès ».
« A l’heure de la mondialisation, la France doit mener une grande politique offensive. Non plus en termes de puissance, mais d’influence, et cette dernière réside dans sa capacité à agir sur la culture, l’art, la science et la communication. Or c’est au moment où la mondialisation nous rend indirectement hommage et nous permet d avoir un retour sur investissement – c’est-à-dire de valoriser ce que notre réseau culturel à l’étranger a réalisé depuis un siècle – qu’on réduit fortement la voilure! Alors qu’il ne dispose déjà que d’un tout petit budget, on diminue encore les crédits de ce réseau, on ferme ses centres.
Diminuer les crédits du réseau culturel du Quai-d’Orsay, c’est amputer la France de sa capacité d’action mondiale. Les Chinois, les Russes sont en train d’étudier notre modèle pour l’adapter, et c’est à ce moment-là qu’on l’estime dépassé? Arrêtons ce masochisme !
Des technocrates et des politiques se demandent si on a besoin d’amener Balzac à Berlin, en Haïti, à Hanoi ou à Ouagadougou ? Eh bien oui, non seulement Balzac, mais aussi du cinéma, de la science, des techniques, pour essayer d apprivoiser cette mondialisation sans âme.
Alors que faut-il faire ? D’abord valoriser toutes ces femmes et tous ces hommes – plus de 2.000 personnes – qui assurent la présence française à l’étranger et qui possèdent une expérience extraordinaire, totalement négligée. Il faudrait sortir de cette règle de la fonction publique qui veut que personne n’ait le droit de parler en dehors du ministre. Que le ministre ait le monopole de la parole politique, c’est normal. Mais, pour le reste, que cent fleurs s’épanouissent !
Il faut ne rien lâcher de la culture traditionnelle qui a fait le rayonnement de la France: la langue, les sciences sociales, la littérature, les arts, les spectacles vivants. Mais il doit étendre son périmètre aux sciences, à la technique, prendre pied dans les industries culturelles et de la communication, être créateur de cette fameuse diversité culturelle dont nous avons et aurons tant besoin. Il va de soi que les universités et le CNRS devraient être plus impliqués. Il faudra trouver de l’argent et s’ouvrir aux partenariats privés, au mécénat. On n’y perdra pas notre âme !
Autre masochisme : notre pays est le cœur historique de la francophonie, enjeu essentiel car celle-ci est le plus grand laboratoire de la diversité culturelle mondiale, avec l’Europe. Or la France finance près de 80% de la francophonie en restant entravée par une culpabilité coloniale qui ne correspond plus à rien. Nous devons mieux assumer notre rôle et passer à ce que j’appelle la « franco-sphère ». Le français doit être non seulement une langue culturelle et politique, mais aussi la langue pour les affaires, les sciences ou les industries de la connaissance. Bref, une langue de la modernité. Pourquoi ne pas crée rait-on pas une « académie de la francophonie » afin de valoriser cette langue dans toute sa diversité ?
Dernier point: les multinationales françaises ont besoin de marcher sur deux pieds pour mieux réussir. La puissance économique d’une part, et ce réseau diplomatique, politique, culturel et scientifique, qui est la traduction du souci de dialogue et de la dimension universaliste de la France, d’autre part.»

« Parachute doré » pour les ministres qui, quittant le gouvernement, retrouveront, le cas échéant, leur siège de parlementaire, par Richard Yung

Le Sénat a adopté cette nuit (11 décembre) la loi organique créant la commission chargée de veiller à l’équité du découpage des circonscriptions, instaurant le « parachute doré » pour les ministres qui, quittant le gouvernement, retrouveront, le cas échéant, leur siège de parlementaire.
Pour nous il s’agissait aussi de débattre de la loi ordinaire qui crée entre autre les députés des Français établis hors de France. Après avoir rappelé que la mise en place de tels députés était un vœu ancien des Français de l’étranger, quel que soit leur camp politique ou leur pays de résidence, je suis intervenu sur les principaux points suivants :
– Opposition au choix du scrutin majoritaire uninominal à deux tours qui est de l’avis de tous, y compris l’AFE, est mal adapté et impossible à mettre en œuvre matériellement
– Nous avons proposé un scrutin proportionnel sur deux circonscriptions
– La crainte de voir un découpage des circonscriptions qui assure une majorité à la droite
– Le nombre envisagé de députés (8 ou 9) très en dessous de ce qui aurait été normal
– Instauration du vote par correspondance, du vote électronique et d’un délai d’au moins 15 jours entre les deux tours

Le gouvernement a demandé à légiférer par ordonnance c’est-à-dire sans réel contrôle du Parlement. Comme le vote conforme (c’est-à-dire sans aucun amendement) avec celui de l’Assemblée nationale était demandé, la discussion sénatoriale a été vidée de tout sens, aucun de nos amendements (une trentaine) n’ayant été pris en compte. De plus l’urgence étant déclarée (on se demande bien pourquoi), le texte n’a qu’une lecture devant chaque assemblée (l’assemblée nationale l’a déjà adopté).
Malheureusement les difficultés soulignées persistent et la mise en œuvre n’en sera que plus difficile pour une mesure que chacun appelle de ses vœux. Nous continuerons à nous faire entendre sur ce sujet important.
Vous consulter le compte-rendu des débats et des interventions en cliquant ici.

Proposition de loi tendant a permettre la reconnaissance des unions conclues dans un autre État de l’Union européenne par tous les couples quelle que soit leur orientation sexuelle

Le 25 novembre, Richard YUNGMonique CERISIER-ben GUIGA et Claudine LEPAGE ont déposé une proposition de loi qui pose le principe selon lequel les mariages, les partenariats et les unions régulièrement conclus dans un autre État de l’Union européenne par les personnes de même sexe ou de sexe différent produisent des effets de droit en France. Plus de détails ici.

Un espoir déçu : suppression de l’amendement Gouteyron au Sénat, par Claudine Lepage et Richard Yung, Sénateurs représentant les Français établis hors de France

 

Dans la nuit du 9 au 10 décembre, le gouvernement a réussi, avant l’adoption finale du projet de loi de finances pour 2009, à faire supprimer l’amendement Gouteyron qui introduisait un double plafonnement de la prise en charge par l’Etat des frais de scolarité des lycéens français (seconde, première et terminale) scolarisés dans les établissements d’enseignement français à l’étranger.
Selon la technique imparable du vote bloqué lors d’une « seconde délibération » imposée vers une 1 heure du matin, au seul motif que le Gouvernement n’était pas satisfait de ce qu’avait voté le Sénat, il a été demandé aux sénateurs UMP d’inverser leur vote. Sur le fond : la commission des finances du Sénat, alertée de la dérive financière et des effets désastreux des modalités de la prise en charge par l’Etat des frais de scolarité, avait voté une mesure de plafonnement en fonction des revenus des parents et du niveau des frais de scolarité de l’école considérée (pour éviter de payer pour les écoles les plus chères). C’était un moindre mal même si notre préférence va toujours à l’extension de l’enveloppe des bourses pour oeuvrer de façon plus juste et plus transparente vers la gratuité.
La principale et désastreuse répercussion de cette méthode employée par Nicolas Sarkozy, fortement conseillé sur ce point par le sénateur Del Picchia, est de faire payer cette gratuité par les parents d’enfants qui sont dans une classe autre que la terminale, première et seconde, et en particulier par les parents d’enfants non français (66 % des enfants).
L’amendement Gouteyron avait été voté au Sénat, lors de l’examen du budget du ministère des Affaires étrangères et de l’AEFE, à la satisfaction de tous.
Nous regrettons ce mauvais coup du gouvernement qui vide de son sens la discussion parlementaire et qui envoie un bien mauvais message aux parents d’enfants scolarisés dans nos écoles à l’étranger. Les sénateurs socialistes ont tous voté contre.
La ténacité dans l’erreur est décidément une qualité de notre Président !

L’aide public au développement dans la loi de finances pour 2009, par Monique Cerisier-ben Guiga, Sénatrice représentant les Français établis hors de France

Je suis intervenue en séance publique le mercredi 3 décembre lors de l’examen des crédits destinés à l’aide public au développement dans la loi de finances pour 2009. Voici, dans l’attente d’un texte plus complet, un bref résumé de mon intervention tel qu’il a été publié au compte-rendu analytique.

« Je ne serai pas aussi optimiste avec ce budget : il traite l’aide publique au développement comme une bonne action à laquelle nous nous plierions comme des boy-scouts, alors que c’est l’un des piliers de notre action internationale, avec la diplomatie et la défense. Les chiffres de l’aide publique au développement mentent : la moitié de notre aide est factice, l’aide bilatérale qui stagne depuis 2001 à 1,7 milliard, baisse de 12 % l’an prochain. De surcroît, le décret du 28 novembre 2008 annule 27 millions en autorisations d’engagement et plus de 34 millions en crédits de paiement : Monsieur le ministre, quels seront les secteurs frappés par cette annulation ? La France, acteur de premier rang des conférences internationales sur le développement, se prétend le troisième bailleur mondial d’aide publique au développement, avec plus de 9,5 milliards en 2009. Mais cette somme comptabilise des dépenses sans relation avec le développement. Certes, notre pays ne fait que se conformer aux règles définies au sein de l’OCDE, mais il y a un abîme entre l’aide virtuelle et l’aide réelle ! Nous déclarons pour plus d’un milliard les frais d’accueil des étudiants étrangers ou des réfugiés, sans rapport avec l’aide publique au développement. Ou encore, 2,4 milliards en 2009, d’annulations de dettes, dont certaines sont commerciales, par exemple avec l’Irak ou le Nigéria. Nous ne craignons pas de déclarer les mêmes annulations de dettes plusieurs années de suite : celle de la Côte-d’Ivoire, par exemple, à trois reprises. Les crédits véritablement disponibles pour l’aide publique au développement ne représentent plus que 6,3 milliards, auxquels s’ajoutent les prêts de l’Agence française du développement, qui passent de 469 millions à 927 millions. Nous avons choisi de financer massivement des structures européennes et onusiennes d’aide : nos financements multilatéraux représentent les deux tiers de la mission. Or, faute d’une forte présence directe sur le terrain, en coopération bilatérale, nous n’avons plus les hommes ni les instruments qui pourraient orienter et évaluer les actions de ces grandes structures. Ce choix du multilatéral peut être tactique : nous mettrions l’aide à l’abri des réductions budgétaires puisque l’aide multilatérale est contrainte par nos engagements internationaux, tandis que l’aide bilatérale ne l’est pas. Le paysage de l’action multilatérale s’est singulièrement compliqué ces dernières années, au gré de la création de fonds pour répondre aux nouveaux problèmes qui surgissent. Le plus souvent, ces fonds ne sont pas eux-mêmes opérateurs des crédits dont ils disposent et nous assistons à des situations absurdes où le bailleur recherche désespérément des projets à financer et des acteurs pour les mettre en oeuvre, alors que des pans entiers des besoins sociaux et économiques sont orphelins de l’aide. La crise alimentaire est venue nous rappeler combien le développement rural et l’agriculture, priorités traditionnelles de notre coopération bilatérale, avaient été délaissés par les grandes organisations, qui ont au contraire aggravé la dépendance alimentaire des pays pauvres. La France sacrifie aux fonds multilatéraux les instruments de son aide bilatérale, qui lui permettraient d’y peser. Résultat, elle peine à faire valoir ses points de vue. A force de tout embrouiller, structures comme objectifs, la France apparaît velléitaire, incompréhensible et sans moyens. L’action du ministère, qui prétend acheter l’enfermement des migrants à leurs gouvernements, défigure la notion de coopération. Dans son discours du Cap, le Président de la République a évoqué la hausse des engagements financiers bilatéraux pour l’Afrique subsaharienne : autant dire que les prêts vont se substituer aux dons ! Or pour réaliser un projet, il faut qu’une part de don amorce la dynamique du prêt. Les prêts sont avant tout consentis aux pays émergents -la Chine en est le dixième bénéficiaire en 2007- et servent à soutenir les affaires des amis, Bouygues ou Bolloré, en endettant les pays trop pauvres !La France est de plus en plus pingre, plus avare de son argent que du sang de ses soldats en Afghanistan, pour reprendre la formule de Serge Mikhaïlof… (Mouvements à droite) Nous voulons un budget généreux et sincère d’aide au développement, non ce faux-semblant, que nous ne voterons pas. (Applaudissements sur les bancs socialistes) ».

Intervention de notre sénatrice Monique Cerisier-ben Guiga relative aux crédits de la mission « Médias » dans le projet de loi de finances pour 2009.Les crédits de cette mission ont été examinés par le Sénat au cours de la séance du vendredi 5 décembre 2008.

« Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, au sein de l’audiovisuel extérieur, Radio France Internationale est certainement, actuellement, la station la plus en danger.
Certes, son audience est peut-être en recul, certains de ses coûts sont peut-être trop élevés, mais il faut se rappeler que RFI est la seule radio française qui diffuse une information internationale de qualité.
S’il est vrai que les audiences sont faibles en Pologne, en Allemagne, en Albanie ou en Russie, l’émotion provoquée dans ces pays par l’annonce de la suppression des émissions dans leur langue témoigne qu’elles ne sont pas pour autant négligeables. Les évolutions en cette matière doivent donc être prudentes, même si certaines sont nécessaires, je le reconnais.
Je voudrais parler un peu plus longuement de France 24. Nous avions stigmatisé, lors de la création de cette chaîne, l’attelage baroque formé de France Télévisions et de TF 1 pour la capitalisation de la nouvelle société : l’État détient 50 % des parts et finance l’intégralité de l’investissement et du fonctionnement ; TF 1 a obtenu les 50 % restants, contre 17 500 euros.
Depuis deux ans, le rôle de TF 1 a surtout consisté à bloquer la diffusion de France 24 en France, par exemple sur l’ADSL, de peur que sa filiale LCI ne pâtisse d’une telle concurrence. C’est pour cette raison que l’on ne peut pas regarder cette chaîne à Paris.
En contrepartie de la mise de fonds de 17 500 euros en 2006 – appréciez l’énormité du chiffre ! –, combien TF 1 demande-t-elle pour le rachat de ses parts en 2008 ? Je vous le donne en cent, je vous le donne en mille : 90 millions d’euros ! Oui, vous avez bien entendu !
On nous présente comme une victoire le fait d’avoir ramené à 2 millions d’euros ces prétentions. C’est exactement comme au souk : le marchand demande énormément, il baisse beaucoup son prix, il ajoute un cadeau, mais finalement le client paie encore trop cher. En l’occurrence, il y a effectivement un cadeau : à ces 2 millions d’euros, on ajoute 1,6 million d’euros par an pendant sept ans, soit un total de 11,2 millions d’euros, pour la fourniture d’images d’archives et – il est vrai que cela coûte plus cher – pour les images de sport.
Je trouve qu’un placement rapportant 11,2 millions d’euros en 2008 pour 17 500 euros investis en 2006, soit 750 fois la mise en deux ans, c’est tout de même un placement de rêve ! Ses bénéficiaires n’ont même pas eu besoin de passer par un paradis fiscal : il suffit d’avoir des amis bien choisis et, en définitive, c’est le contribuable qui paie…
Nous qui représentons le contribuable, nous dénonçons cette opération ! » (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

Hortefeux confond immigration et émigration

Novembre 2008

Appel à plus d’une langue

Rapport Hammarberg : la France, pays de violations massives et persistantes des droits de l’Homme

Lettre de notre sénatrice Claudine Lepage sur le thème Visa, Culture et Immigration

Chers amis,
Revenant du Canada, et d’un colloque sur la présence française dans ce pays, j’ai été sensible aux jugements positifs exprimés par tous mes interlocuteurs canadiens sur la richesse des apports de l’immigration. Cette appréciation pourrait trouver son corollaire en France, et le récent prix Goncourt, décerné à un auteur franco-afghan, Atiq Rahimi, en serait une belle illustration. Atiq Rahimi a été scolarisé au lycée français de Kaboul et déclare avoir découvert le cinéma français au Centre culturel français. Il a fui l’Afghanistan et obtenu en 1984 l’asile politique en France. Les jurés du Goncourt l’ont salué comme un « passeur » entre l’Orient et l’Occident. Un autre lauréat de ce début novembre : Tierno Monénembo, écrivain guinéen francophone, a obtenu le prix Renaudot.
Voilà qui plaiderait pour la francophonie et les échanges culturels internationaux si, dans le même temps, le nombre des étudiants français partant pour l’étranger ne diminuait pas au fil des ans, et si les visas n’étaient pas décernés aux artistes étrangers au compte-goutte, après un véritable parcours du combattant.
De source officielle, parmi les vingt-sept mille bourses proposées par le programme Erasmus aux étudiants français désireux d’étudier à l’étranger, quatre mille bourses n’ont pas trouvé preneur cette année. Des raisons financières (en particulier la complexité du système d’aides) et les difficultés rencontrées par les étudiants pour faire valoir en France les examens passés à l’étranger sont les raisons avancées et qui doivent retenir notre attention et notre vigilance.
Mais la culture n’est pas que livresque et on peut légitimement s’inquiéter du sort des musiciens, plasticiens, comédiens étrangers considérés comme des clandestins potentiels et qui se voient refuser un visa. Plusieurs artistes africains ont dû, cet été, annuler leur tournée en France et les organisateurs de festivals, aux prises avec une administration suspicieuse, ont baissé les bras. Certains festivaliers demandent avec insistance l’application de la circulaire Bockel, parue en février 2008, qui vise à faciliter l’attribution d’un visa aux artistes et universitaires. Détail intéressant, la circulaire prévoit « l’établissement de listes d’artistes par les services culturels des ambassades ». Ainsi les postes devront-ils se prononcer sur le talent des artistes en quête de visa, une charge supplémentaire, mais surtout une tâche risquée puisque les avis, forcément partiaux, seront aisément contestés.
Alors qu’aujourd’hui on projette d’affréter un charter français pour expulser plus d’une cinquantaine d’Afghans sans-papiers détenus dans le centre de rétention de Coquelles, quel serait l’avenir d’un autre Atik Rahimi ?
Pourtant, malgré ce constat des échanges culturels complexifiés par des administrations tatillonnes, de frilosité et de repli hexagonal, une voix s’élève pour célébrer « l’ère de la deuxième francophonie ». Le linguiste Claude Hagège soutenait encore récemment que « l’ouverture au multilinguisme et à la diversité culturelle de l’univers est une caractéristique forte de l’entreprise francophone » qui, selon lui, possèderait « trois avantages » : « l’avance historique, le refus d’une logique de marchés, puisque pays développés et pays en développement y coexistent en un laboratoire de relations internationales unique au monde, et la diversité, puisque le nombre des langues qui se parlent à l’échelle de nations dans les pays membres de l’OIF est supérieur celui des autres ensembles ». Je terminerai sur cette dernière note qui célèbre notre culture et son avenir à travers le monde.
Amitiés,

Bernard Kouchner s’exprime sur le budget 2009 de son ministère

Vote des Français de l’étranger aux élections européennes : le gouvernement persiste

Sous-financement de l’enseignement français à l’étranger

Lettre de notre sénatrice, Monique Cerisier-ben Guiga, au ministre du budget

Grandiose ! Barack Hussein Obama, 44ème président des Etats-Unis d’Amérique

Une leçon pour le monde

Octobre 2008

Urgence sociale

T’as pas cent balles ?

Etats généraux de l’enseignement français à l’étranger

Députés des Français de l’étranger : prise de position en faveur du scrutin proportionnel

Elections 2009 à l’AFE : modalités de vote simplifiées

Lettre du 9 octobre 2008 de notre sénatrice, Monique Cerisier-ben Guiga, à Bernard Kouchner à propos des frais de scolarité

Monsieur le Ministre,
Je souhaiterais vous faire part de ma vive inquiétude sur la stagnation de la subvention accordée à l’AEFE au moment même où ses charges salariales et ses investissements immobiliers s’alourdissent. Pour faire face, l’AEFE est donc contrainte d’alourdir les frais de scolarité payés par l’ensemble des parents en instituant une taxe de 6% sur les droits d’écolage des établissement en gestion directe et de 2% sur les homologués.
Les crédits affectés à la gratuité des classes de lycée pour les seuls Français font défaut pour rétribuer les enseignants et financer les investissements d’écoles en pleine expansion. En effet, les projections indiquent que cela se traduira par une augmentation massive des frais de 60% au moins sur 5 ans, pour tous les autres élèves français, européens et étrangers, soit 85% des effectifs. La proposition d’ajouter à ces frais substantiels, une taxe de 6% sur les droits d’écolage est très contestable.
Les parents d’élèves sont trop fortement pénalisés, puisqu’ils assurent maintenant l’essentiel du paiement des salaires. Ce sont leurs associations gestionnaires des établissements, qui contractent des emprunts pour réaliser les investissements immobiliers et pédagogiques indispensables.
Il devient de plus en plus difficile de recruter des enseignants de l’éducation nationale pour des postes à l’étranger. La RGPP aggrave cette situation en imposant une diminution de moitié des professeurs titulaires rétribués par l’Etat pour les postes à l’étranger.
Quel avenir pour la qualité de l’enseignement français à l’étranger si les enseignants qualifiés sont contraints de déserter les écoles? Je vous demande de réévaluer d’urgence la subvention consentie à l’AEFE dans le budget 2009 afin que cet opérateur ne soit pas contraint d’alourdir les charges des familles au-delà du supportable.
Je vous remercie vivement par avance de votre attention à ce sujet et vous prie d’agréer Monsieur le Ministre, l’assurance de ma plus haute considération.

Budget 2009 : la chasse aux immigrés continue, par Monique Cerisier-ben Guiga, Sénatrice représentant les Français établis hors de France

On lit ça et là que le grand perdant du budget 2009 serait le ministère Hortefeux de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale. C’est faux ! Certes, l’enveloppe qui lui est allouée perd 96,2 millions d’euros (moins 15,7% par rapport au budget 2008) mais elle s’élève quand même à plus de 513,8 millions d’euros. Soulignons d’ailleurs que la baisse des crédits de ce ministère est logique puisqu’il a été créé l’an dernier et que la mise en place d’un ministère nécessite obligatoirement des fonds important.
Ce qu’il faut retenir ici sont les 42 millions d’euros prévus pour les expulsions de sans papier. Dans un contexte de crise, où l’on ne cesse de nous rappeler que les ‘caisses sont vides’, où le pouvoir d’achat est en berne et où l’on ne trouve pas de financements pour des questions aussi essentielles que la sécurité sociale ou la pauvreté (le RSA), cette somme parait indécente ! Pas sûr que les contribuables souhaitent voir l’argent de leurs impôts ainsi malmené !
Même si l’on en parle moins à l’heure actuelle, à cause de la crise, la chasse aux sans papiers se poursuit. Le ministère précise même que l’objectif de 26 000 reconduites à la frontière sera dépassé pour l’année 2008 -le coût moyen d’une expulsion est estimé à 2200 euros…- Cette politique est un non-sens budgétaire autant qu’humain : ne l’oublions pas !

Août/Septembre 2008

o La Lettre d’Information de l’ADFE, numéro 13. o L’avis de nos sénateurs sur la présence francaise en Afghanistan o Non ! mille fois non à Edvige ! o La Lettre d’Information de l’ADFE, numéro 12. * Juillet 2008 o Dernière nouvelles des activités de nos sénateurs au 2 juillet , M. Cerisier ben Guiga et R. Yung. * Juin 2008: o Dernière nouvelles des activités de nos sénateurs au 18 Juin , Monique Cerisier ben Guiga et Richard Yung. o Enseignement français à l’étranger, une situation ubuesque et inquiétante. o Dernière nouvelles des activités de nos sénateurs au 2 Juin , Monique Cerisier ben Guiga et Richard Yung. * Mai 2008: o Des députés des Français de l’étranger ? Une perspective qui n’est pas sans soulever une certaine émotion à l’Assemblée nationale, par Monique Cerisier ben Guiga. o Se mobiliser pour sauver le magnifique Palais de la Découverte à Paris. o Dites non aux bombes à sous-munitions en signant la pétition lancée par l’association avaaz.org. o A l’initiative du Collectif LGBT de FdM-ADFE, notre association est signataire de l’appel en faveur d’une directive globale contre toutes les discriminations. Signez et faites passer la pétition ! o Un courrier de Claudine Lepage et Jean-Yves Leconte aux adhérents de l’ADFE en vue des prochaines sénatoriales. o Une excellente nouvelle: TV5 Monde restera francophone ! o « Madame », « Mademoiselle », une appellation non contrôlée o Vous recherchez une mission professionnelle temporaire à l’étranger ? pensez aux Volontaires Internationaux en Entreprise (VIE) * Avril 2008: o le point sur le programme FLAM, par Claudine Lepage o une proposition de loi sur les Elections Européennnes déposée par nos sénateurs, Monique Cerisier-Ben Guiga et Richard Yung. o des postes sont à pourvoir au Conseil d’Administration de l’ADFE. Si vous êtes intéressé, consultez la procédure. Et envoyer un formulaire de candidature. o Disparition de deux grandes figures: Aimé Césaire et Germaine Tillion